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Page:Stendhal - Pages d’Italie.djvu/181

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de ces vieux poèmes orientaux. Ces images rendent le pauvre féroce dès cette vie et le remplissent de sombres alarmes et de tristesse, en le tourmentant sur la seule consolation qui lui reste : l’espérance du bonheur dans l’autre vie…

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L’opinion de la bonne compagnie en Europe est de mauvais goût parce qu’elle est éminemment aristocratique. En second lieu elle est exprimée par des êtres fort riches arrivés à 30 ou 35 ans, c’est-à-dire pour la plupart blasés sur les plaisirs vifs et naturels. Le singulier, le difficile, le cher l’emporte nécessairement sur le beau simple. (Exemple leur goût pour M. Cataloni. 2e exemple les lettres d’Horace Walpole.) On peut même avancer qu’un homme jouissant d’une grande fortune dès l’âge de quinze ans n’a jamais senti le vrai beau.

L’opinion est surtout aristocratique en Angleterre, de là la corruption du peu d’esprit que le manque de loisir et la Bible leur laissent.

Ensuite tous les riches d’Angleterre s’unissent avec tous les gens payés par le gouvernement pour louer les livres et les opinions ultra qui en général sont les plus bêtes. Il est absurde de dire aux hommes :