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Page:Stendhal - Pages d’Italie.djvu/191

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le désert de Suez à Alexandrie, qui s’embarque dans cette ville et auquel vous voulez persuader, tandis qu’il vogue sur la Méditerranée, qu’il est en danger d’être étouffé par les nuages de sable brûlant, tandis que c’est de n’être pas noyé qu’il s’agit uniquement pour lui.

» L’invasion de la famille d’idées libérales que je vois s’avancer en conquérantes en Europe menace également les rois, les prêtres et les nobles.

» Si vous voulez prétendre qu’elles ne menacent pas les Rois, vous êtes réduit à un misérable artifice de théâtre, celui de changer le sens des mots. J’appelle roi l’homme qui exerce la place de Louis XV ou de Marie-Thérèse et vous appelez roi M. Monroe, président des États-Unis d’Amérique, rien de plus opposé. Laissez faire vos libéraux, et tous les rois d’Europe ne seront bientôt plus que des Présidents forcés de conduire les peuples suivant le vœu de la majorité, obligés de descendre du trône s’ils veulent parler de leurs droits particuliers, et toujours accablés d’injures et de quolibets pour venger l’envie des particuliers.

» Donc tout roi qui ne rétablit pas nos Jésuites et qui ne fait pas donner une excellente éducation à sa noblesse, et à sa noblesse seule, tout roi qui souffre par