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Page:Stendhal - Pages d’Italie.djvu/236

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Les Anglais à Rome


Rome, le 13 novembre 1824.


Rome est fort heureuse de voir les voyageurs anglais accourir dans ses murs. Sans eux les classes laborieuses ne verraient jamais un écu ; sans eux les classes supérieures ne verraient jamais une idée nouvelle. D’où vient cependant qu’à part quelques exceptions, aussi rares qu’honorables, les Anglais sont profondément haïs par la classe inférieure et poursuivis par le ridicule, dans les salons de M. le duc Torlonia ou de M. Demidoff ?

Voici deux anecdotes dont j’ai été témoin et qui indiqueront les motifs et les sources des sentiments des habitants de Rome, à l’égard des Anglais, qui les enrichissent par leur visite. Il y a un tableau célèbre à Velletri ; ce tableau est à l’Hôtel de Ville ; le portier entre dans l’intérieur des appartements et ouvre d’en dedans la petite chapelle où est le tableau. Je me rencontrai à la porte de cette chapelle avec quatre voyageurs anglais : l’un d’eux, qui parlait fort bien l’italien, mais l’italien de Pétrarque et