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Page:Stendhal - Pages d’Italie.djvu/297

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ces tributs partiels étant expiré, trois de ces malheureux jeunes gens n’étaient pas rachetés ; deux furent égorgés ; le troisième allait subir le même sort ; il se jette aux genoux des assassins, en invoquant saint Antoine ! Cette prière le sauva, et ils le renvoyèrent à ses parents après lui avoir donné un sauf-conduit.

En 1813, la police française, après cinq ans de poursuites, parvint à s’emparer d’un chef redoutable, le Calabrese. Cet homme, pour ennoblir son existence, se donnait un caractère politique et voulait se faire considérer comme le chef de la Vendée romaine ; il se décorait des titres les plus pompeux.

Les soldats du Calabrese, désolés de son arrestation et voulant à tout prix prévenir son supplice, envoyèrent un parlementaire à l’officier de gendarmerie ; ils proposèrent de se charger, moyennant trente sous par jour, de maintenir la sûreté de la route des marais Pontins, contre toutes les autres bandes. En revanche l’autorité s’engagerait à ne pas mettre en jugement le Calabrese et à le déporter en Corse pour toute peine. Ce traité singulier fut conclu, et chacune des parties en observa religieusement les conditions.

La bande de l’Indépendance, commandée, je crois, par de Cesaris, exerçait en 1817 un pouvoir absolu et terrible en