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Page:Stendhal - Pages d’Italie.djvu/299

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varo après avoir tué son neveu, qui faisait mine de vouloir se défendre. La rançon demandée pour ce prêtre et un de ses compagnons d’infortune était si élevée qu’on ne put la fournir ; les brigands envoyèrent les oreilles des malheureux captifs, et plus tard quelques-uns de leurs doigts, à leurs familles. Enfin, lassés d’attendre, ou peut-être irrités des plaintes de ces infortunés, ils les massacrèrent.

Au mois de janvier 1825, M. Hunt, jeune Anglais, marié depuis peu à une très jolie femme, arriva à Naples. Il fut visiter les antiquités de Pestum, accompagné de ses nombreux domestiques ; on servit son dîner dans le temple de Neptune. Malheureusement les domestiques avaient apporté de la vaisselle plate, ainsi qu’un nécessaire contenant des pièces d’argenterie ; madame avait des bagues. L’Anglais repartit quelques heures après avec sa suite, et à deux cents pas de Pestum il fut arrêté par des paysans lui demandant tout ce qui était dans sa voiture, mais avec une certaine urbanité rassurante. M. Hunt prit la chose gaiement et leur jeta en riant les fruits de la desserte du dîner. Comme il se baissait pour en ramasser qui étaient tombés au fond de la caisse, les paysans crurent qu’il cherchait des armes ; ils firent feu à bout portant ; une balle, après avoir traversé