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Page:Stendhal - Pages d’Italie.djvu/301

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devait en être récompensé par un évêché ; j’ignore si on le lui a donné.

Gasparoni, actuellement dans les prisons de Rome, a commandé une bande qui a compté jusqu’à deux cents hommes ; il est poursuivi comme auteur de cent quarante-trois assassinats. Son premier crime fut commis à l’âge de seize ans, sur le curé de sa paroisse, qui, chose étrange, lui avait refusé l’absolution d’un vol. — À dix-huit ans Gasparoni se distingua dans un combat contre la force armée ; il y tua ou blessa vingt personnes, et cette action d’éclat lui valut le commandement, de la bande dans laquelle il servait.

Parmi les faits mémorables de cette troupe on cite l’enlèvement d’un couvent de nonnes du Monte Commodo : trente-quatre jeunes filles, qui se trouvaient dans ce couvent, furent emmenées de vive force et en plein jour. Les brigands avaient choisi celles dont les parents pouvaient payer la plus forte rançon ; ils les tinrent cachées dans la montagne pendant dix jours ; mais, par une heureuse exception aux usages des bandits, ces jeunes filles furent traitées avec tous les égards que comportait leur triste situation. La rançon demandée pour chacune variait de 200 à 1.000 écus romains (5.400 francs).

Gasparoni, au surplus, observait stric-