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Page:Stendhal - Pages d’Italie.djvu/320

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parmi les ambassades chez les puissances du sud ; et l’importance de ses personnages diplomatiques n’est guère moins attrayante pour l’observateur que la vanité et la splendeur de ses pompes religieuses. Rome est une petite ville et une grande ruine : il n’y a point de foule ; il n’y a pas à craindre que l’individu se perde dans les masses. L’ambassadeur ne disparaît point confondu parmi des millions d’hommes. Tout contraste a son effet, tout mouvement sa valeur. Le pape ne tient point cour ; et les ambassadeurs sont à la fois le pape et la cour pour l’étranger. Ils prennent en quelque sorte la place du prince ; et le souverain naturel s’éclipse tout à fait derrière les innombrables représentants des souverains de toutes les autres contrées de l’Europe.

J’étais impatient de voir ce système en pleine activité ; aussi fus-je enchanté de découvrir sur ma cheminée un billet d’invitation de l’ambassadeur de Naples, le marchese Fuscaldi, pour une fête donnée au palais Farnèse à l’occasion de la naissance ou du mariage de quelques-unes des princesses napolitaines. Les personnes invitées étaient priées de venir en habit habillé, et tout promettait une magnifique mascarade.

Quoiqu’arrivé de bonne heure, je trouvai