Aller au contenu

Page:Stendhal - Pages d’Italie.djvu/90

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

n’est ici que de la justice. (Ici des louanges.) La décoration de l’enfer est bien mauvaise. On y a réuni trois manières d’imiter la flamme : les tourniquets verticaux et luisants, la flamme peinte et enfin la flamme réelle qui illumine le ridicule des deux autres manières d’imiter, tout cela est contre les premières règles du goût. Cela est aussi sensé que si Canova pour augmenter l’effet de ses statues leur donnait la couleur de chair. Il faut connaître les limites des arts et ne jamais confondre deux manières d’imiter. Nos décorateurs savent trop qu’ils sont les premiers du monde, mais il faut leur apprendre que le théâtre de la Scala ne l’emporte sur tous les autres que par les scènes d’architecture. Les arbres sont toujours mal faits et du vert le plus faux du monde. Cependant les forêts sont absolument nécessaires pour reposer l’œil du brillant de l’architecture. (Ici des louanges.)

La première scène qui est vieille a donné lieu à une bévue bien ridicule. Elle doit représenter un effet de nuit, la rampe est baissée quand la pièce commence, ce qui n’empêche pas que l’ombre des colonnes ne soit marquée par le soleil. En revanche le tombeau du Commandeur est superbe, c’est-à-dire parfaitement dans le caractère de la situation. Le tail-