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Page:Stendhal - Pensées, II, 1931, éd. Martineau.djvu/115

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pensées


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Si la filosofia nova avait été faite et que je l’eusse publiée en ce moment-ci (messidor an XII), elle aurait eu le plus grand succès possible. Étudier les moments favorables au lancement d’un livre, d’une comédie, d’une tragédie, etc., etc.

*

J’ai besoin de cet ouvrage[1] pour faire des poèmes excellents. Il faut observer les passions dans l’homme qui existe pour pouvoir les mettre dans mes êtres plus beaux que nature. Pour observer les passions il faut savoir ce qu’est la vérité. Mais nous voyons les choses telles que notre tête nous les peint. Il faut donc connaître cette tête.

Cet ouvrage a pour objet de connaître la tête et les passions. Le désir que j’ai d’être u[n] g[rand] p[oète] me conduira donc jusqu’aux vérités qu’il contiendra.

Les arranger n’est pas grand’chose. En appliquant à ce soin mon génie dramatique je puis faire un ouvrage immortel, il ne vaut pas la peine de s’en passer.

J’ai besoin des vérités tout de suite, je pourrai les arranger dans un autre temps.

  1. 20 messidor XII [9 juillet 1804].