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Page:Stendhal - Pensées, II, 1931, éd. Martineau.djvu/128

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filosofia nova

avant dîner ou immédiatement après. Voilà mes désirs périodiques, procédant des trois besoins indispensables de mon corps : manger, dormir, les femmes.

Je suis, je crois, un des hommes chez qui ils sont le moins réglés, parce que d’autres passions m’en distraient. Il y a tel vieillard riche ici, à Paris, chez qui tout cela se fait à la minute.

Tous les hommes ont des désirs d’évacuation aussitôt satisfaits que sentis. Tout désir essentiel au corps commence toujours par la douleur. D’autres désirs commencent toujours par l’image ou conception d’un bien.

Les hommes à Paris qui ne s’habillent que pour être vêtus ne pensent à d’autres vêtements que lorsque, les leurs étant troués ou lorsque la saison étant changée, ils ne produisent plus l’effet désiré.

Pour nous jeunes gens les vêtements sont encore un moyen de plaire aux femmes, de là notre passion d’être bien vêtus.

Il est indispensable pour être souffert dans le monde de partager à un certain point les passions des personnes qu’on y rencontre.

Plus nous sommes civilisés, plus. nous avons de désirs.

Enfin notre homme a un état, nouvelle source d’habitudes. Il a assez ordinairement