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Page:Stendhal - Pensées, II, 1931, éd. Martineau.djvu/133

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pensées

Le jeune homme se dit : puisque j’apprécie cette grâce brillante sans doute que je l’ai, mais je n’ai point cette triste passion du jeu. Cet homme m’est donc inférieur. Je suis donc plus aimable que lui tout aimable qu’il est.

Le vieillard s’applique dans le temps passé tout ce que le jeune homme se dit sur le temps qui passe.

Ils rient parce que leur vanité remporte une victoire soudaine.

Nous nous intéressons à l’oncle des Mœurs du jour joué par Fleury parce qu’il est aimable pour nous. C’est-à-dire que nous avons beaucoup à en espérer et rien à en craindre.

S’il lui arrive un malheur nous pleurons parce que nous concevons subitement que nous sommes exposés au malheur dont il nous aurait garantis.

Car dans la comédie nous entrons en société avec les gens qui sont, sur le théâtre.

*

Quelles sont les circonstances où il faut mettre (immedesimàre) un homme pour juger de son cœur ? pour juger de sa tête ?

Ma Filosofia nova me fera une grande et rapide réputation, si j’y mêle mon talent dramatique. Il faut y tracer des caractères,