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Page:Stendhal - Pensées, II, 1931, éd. Martineau.djvu/136

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filosofia nova
deuxième cahier[1]

Ce titre de filosofia nova ne me semble bon que pour un deuxième titre : il est trop fastueux pour le premier.

Il faut qu’on dise de cet ouvrage : il dit des raisons invincibles d’un air si simple qu’on est obligé d’y réfléchir pour en voir la force.

En ne mettant pas cet ouvrage sous la forme dramatique, je me donnerais beaucoup de peine pour faire moins bien.

J’imagine de représenter un jeune homme entrant dans le monde, formé par la conversation de trois ou quatre personnages de caractères bien différents et bien marqués. On aura le divin caractère de La Fontaine. Je sens que mon amour pour la naïveté augmente chaque jour. Je pourrais donner à un autre le caractère du courtisan dont je ne pourrai jamais faire une comédie. Je ne suivrai pas mes conversations pas à pas comme dans Bélisaire, j’éviterai aussi le pédantisme d’Émile. Voir si cette forme est la meilleure ? Dans ce cas quel est le meilleur

  1. 17 messidor XII [6 juillet 1804]. Guérissons-nous de la timidité. Tullia.