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Page:Stendhal - Pensées, II, 1931, éd. Martineau.djvu/148

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filosofia nova

Cette année j’ai aperçu la vanité qui m’a mis je crois beaucoup plus près du but.

Cependant parmi les vérités que j’écris ici et ailleurs, il en est qui semblent se contredire. C’est qu’elles ne sont pas complètes et aussi claires que possible.

Par exemple : 1. Pour se garantir de cette pluie d’orage, il faut se réfugier sous un arbre. Si je cours me mettre sous un petit tilleul qui a trois pieds carrés de feuillage je ne me garantirai point. Mon action, qui ne me mènera pas à mon but et qui par conséquent sera ridicule, viendra de ce que la vérité n’est pas complète. Le mot arbre ne suffisait pas, il fallait ajouter qu’il ait un feuillage très vaste, et fort épais.

2. Cette maxime est vraie aussi : un arbre ne garantit pas de la pluie. Elle est cependant contradictoire à la maxime no 1.

Enoncer donc les vérités le plus nettement et le plus complètement possible.