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Page:Stendhal - Pensées, II, 1931, éd. Martineau.djvu/173

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pensées

Choses que j’ai lues mille fois et que je sens bien mieux aujourd’hui.

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Nous sommes bien aise de voir humilier un homme qui ne fait pas comme nous et qui a la prétention de mieux faire, de le voir humilier de façon qu’il ne puisse rien rejeter sur le hasard et que ce soit bien sur son orgueil seul que retombent toutes les fautes. C’est d’après cette vérité que Molière a fait le plan de l’École des Femmes.

*

On s’occupait beaucoup plus sous Louis XIV d’intrigues de femmes que l’on ne fait à présent. Ce qui le prouve c’est le grand succès de l’École des Femmes et de celle des Maris, deux excellentes pièces dont la deuxième au moins ne fait presque plus d’effet.

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Harpagon a véritablement la passion de l’avarice. Nous n’avons pas la plus légère teinte de cette passion (j’entends par nous ceux qui composent le parterre des Français). Cette pièce ne plaît plus. Tout le monde dit qu’elle est excellente et