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Page:Stendhal - Pensées, II, 1931, éd. Martineau.djvu/181

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pensées

et de son âme. C’est-à-dire de ses pensées et de ses désirs dans l’ordre avec lequel ils se sont mutuellement suivis ou causés.

Ce second procès-verbal développerait le cœur humain avec tant de vérité qu’il ne pourrait manquer de plaire généralement.

Nous avons quelques moyens de parvenir à ce second procès-verbal par les signes que nous apercevons. Nous avons observé dans nous-même que lorsque nous faisions tel signe[1] nous étions animés de telle passion. Nous avons souvent observé dans les autres de tels signes être suivis d’effets qui prouvaient que l’homme était animé de la passion que ces signes marquaient chez nous. Nous avons observé attentivement les nuances de signes indiquant des nuances de passion. Nous sommes enfin arrivés au point que lorsque nous voyons tels signes, nous pouvons très probablement en conclure que l’homme qui les a donnés est animé de telle passion à tel degré.

En écrivant successivement ce qu’indiquent les signes que nous pouvons traduire chez un homme nous parvenons quelquefois à trouver les choses les plus remarquables qui se passent en lui.

  1. Mais n’y aurait-il point plusieurs passions conduisant au même signe ?