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Page:Stendhal - Pensées, II, 1931, éd. Martineau.djvu/188

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filosofia nova

en 1904. Je dis ridicule de caractère et non pas pour les modes et autres vétilles qu’il ignorerait, en un mot comme Ménage qui dit dans le Menagiana tout ce qu’il a dit dans sa vie qui plut le plus à ses amis, me le paraît aujourd’hui que j’ai lu son livre.

Le bon ton qu’Helvétius indique serait tout au plus le bon ton d’une république asservie. Ou plutôt il me semble impossible qu’il ait jamais existé. Il serait cuisant pour des républicains.

Tout ce que peut faire un auteur comique est de deviner le bon ton du siècle à venir et de tâcher de tuer par le ridicule les usages qui empêchent encore qu’on ne l’ait dans ce siècle-ci. Mais son malheur est que s’il détruit entièrement la maladie son remède devient inutile.

Voilà ce qui est arrivé aux Précieuses ridicules. La révolution pour elles est achevée, elle est aux trois quarts faite pour l’École des Femmes et celle des Maris.

Quant à l’Avare c’est autre chose. Il me semble que Molière ne pouvait peindre son avare que par des détails et rien ne change vite comme les détails.

*

h. Comment[1] a-t-on le sublime d’un caractère ? En mettant sur l’âme qui

  1. 22 messidor XII [11 juillet 1804].