Aller au contenu

Page:Stendhal - Pensées, II, 1931, éd. Martineau.djvu/263

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
262
pensées

Maintenant la passion régnante change : le moi ordonne à la tête de faire cette opération, cette opération est plus ou moins aidée ou retardée par les habitudes de la tête. Voilà la tête influant sur l’âme. Elle influe encore en altérant les souvenirs que l’âme prend pour vrais ; etc.) ? Quand, dis-je, j’aurai fait ces trois choses, et que toutes mes pensées seront bien reconnues pour vraies, exprimées bien clairement, il me restera à résoudre le problème de la forme, que voici : quelle est la forme à donner à ces pensées pour qu’elles produisent l’effet le plus agréable possible sur les hommes du monde, les plus parfaits de ce siècle ? La forme trouvée, restera à l’exécuter, et ainsi finit l’histoire.

Ne pas oublier dans la solution de ce dernier problème que la vanité étant la passion toujours régnante chez les hommes les plus civilisés de ce siècle, c’est surtout à elle qu’il me faudra plaire.

*

Bien me souvenir qu’il faut tout sacrifier au mérite réel de la f[ilosofia] n[ova] qui est de montrer des vérités, d’après ce grand principe que tout malheur vient d’ignorer ou d’avoir ignoré