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Page:Stendhal - Pensées, II, 1931, éd. Martineau.djvu/340

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filosofia nova

et qui auraient été soignés par des muets de la façon la plus égale possible jusqu’au moment où ils auraient pu se nourrir par eux mêmes.

Ils tireraient vanité par exemple de bien tirer le fusil à la cible parce que ce talent leur promettrait du gibier et la jouissance qu’on a à le manger. À un degré de civilisation de plus, les plaisirs contre lesquels on pourrait l’échanger.

Mais nous, nous avons dès notre enfance le désir d’imiter les grands (les grandes personnes). En entrant dans les salons à seize ans nous voyons tout le monde y rechercher les plaisirs de vanité. Cela fait que nous aimons les actions qui satisfont notre vanité non plus comme promesses de plaisir, mais comme plaisirs eux-mêmes.

Quelle différence y a-t-il entre ces jouissances de vanité et les plaisirs naturels que nous pouvons observer surtout chez les animaux ?

*

L’étude de l’histoire politique[1] peut servir de deux manières au poète pour l’étude des passions : on peut diviser l’étude des passions en deux sortes d’effets.

  1. 10 thermidor XII.