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Page:Stendhal - Pensées, II, 1931, éd. Martineau.djvu/35

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pensées

sède une âme tendre et passionnée n’a qu’à se souvenir de ce qu’il a senti, à choisir parmi ces sentiments les plus convenables possible au personnage qu’il met en scène, qu’à avoir bâti l’intrigue de manière à produire sur des âmes telles que la sienne la plus forte impression de frémir, pleurer, ou admirer, et qu’à exprimer tous ces sentiments en vers, avec le rythme le plus convenable possible au sentiment.

Alors cet homme a fait une belle tragédie.

Toutes ces idées me viennent après avoir été continuellement avec Pacé de 9 à 2 1/2, et deux fois ensemble chez La Rive, où nous avons vu Charlier.

J’en écrirais davantage, mais je suis horriblement fatigué corps et âme. Voilà comment il faut étudier la comédie.

*

L’enflure est un défaut très commun dans ce siècle, et un défaut très ridicule. Le traiter à fond dans mon faux Métromane, dont il est l’attribut nécessaire. D’un côté le faux Métromane, de l’autre La Fontaine, et la plus belle occasion du monde de tomber sur toutes les simagrées que le vulgaire prend pour le génie ou inhérentes au génie et de le laver de bien des