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Page:Stendhal - Pensées, II, 1931, éd. Martineau.djvu/364

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filosofia nova

Idée du 18 nivose XIII. Rue Jacob. Il faut chercher[1] à voir quand j’aborde quelqu’un ce qu’il lui faut pour le contenter, et chercher à le produire, et non voir 1o ce que je sens, 2o ce qu’il lui faut, 3o chercher à accommoder, à réduire ce que je sens à son goût.

De cette dernière manière, qui est ma manière actuelle, je ne puis lui plaire que d’une manière maigre et le premier moment de l’entrevue se passe en stupidité apparente chez moi qui suis occupé à considérer ce que je sens.

Il faut donc déranger l’ordre de mes sensations habituelles à l’approche des hommes.

Tant que je n’aurai pas fait ce grand effort, je ne vaudrai rien pour la société.

Il faut commencer par m’identifier avec la personne que je vois. Quand je vais voir Pierre, me mettre dans sa position et me demander alors qu’est-ce qui me plairait en général ?

2o en particulier de la part de ce petit parent.

  1. Ce fragment, daté du 18 nivose XIII [8 janvier 1805], se trouve sur un feuillet isolé des manuscrits de Grenoble cotés R. 302. N. D. L. É.