Aller au contenu

Page:Stendhal - Pensées, II, 1931, éd. Martineau.djvu/366

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
365
filosofia nova
Notes sur Biran[1]

Page 1. Au lieu de : « comment soupçonner quelque mystère dans ce que l’on a toujours vu, fait ou senti. » Dans ce qu’on a fait, vu ou senti, depuis un temps duquel on a perdu la mémoire.

*

1. Réflexion, c’est l’action de chercher des jugements (regarder une chose pour y apercevoir des circonstances). Les obstacles font naître la réflexion, mais une passion quelconque peut aussi faire naître la réflexion sans besoin d’obstacle. Un désir quelconque (la force qui pousse) peut nous conduire à réfléchir. Les obstacles que nous rencontrons nous font faire de nouveaux jugements[2]. Mais s’il arrive que nous ne rencontrions pas d’obstacles, les réflexions précédentes subsisteront.

  1. Ces notes, commencées le 16 février 1805, sont extraites du tome 2 des manuscrits R. 5896. N. D. L. É.
  2. Exemple : l’amour de la gloire me fait réfléchir sur La Fontaine. Mais (obstacle) je n’ai point de La Fontaine, je vais en acheter un chez Didot. Si j’en ai un (point d’obstacles) mes réflexions n’en subsistent pas moins.