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Page:Stendhal - Pensées, II, 1931, éd. Martineau.djvu/374

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filosofia nova

Particularly for my comic genius[1].

Trop souvent jusqu’ici en écrivant sur les événements qui m’arrivaient je n’ai que débondé mes passions, sans utilité que le plaisir momentané de le faire. Encore ce plaisir était acheté par le chagrin futur. Discernant mal mes sensations, je trouvais une sensation de bien-être que me donnait la passion sfogata, débondée, pour la sensation de chef-d’œuvre. Quinze jours après j’étais étonné de voir que le chef-d’œuvre prétendu n’était qu’une peinture de passion souvent commune. J’en concluais the want of genius, et j’étais dans le désespoir.

Pour employer les événements utilement il faut les disséquer comme j’ai tâché de le faire aujourd’hui.

Peut-être le degré réel de bassesse de chaque âme n’est-il que dans une certaine proportion au-dessous du degré de noblesse et d’élévation que l’on montre. On n’oserait pas, ce me semble, avouer à Paris des actions aussi basses que celles qu’on avoue à Gr[enoble]. Peut-être pour cela y est-on moins bas.

  1. Ces fragments datés du 2 messidor XIII [21 juin 1805], sont extraits de deux feuillets isolés du tome 15 des manuscrits de Grenoble cotés R. 5896. N. D. L. É.