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Page:Stendhal - Pensées, II, 1931, éd. Martineau.djvu/44

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filosofia nova

Avoir en disant[1] les amoureux de la comédie l’air riant et tendre, et toujours de lire mon sort dans les yeux de la personne aimée, ce n’est pas là le caractère de la grande passion, mais c’est la grâce.

J’ai dit ce matin un morceau du Menteur comme çà.

*

Pourquoi les traits comiques que je trouve ne me paraissent-ils pas ridicules ?

C’est que mon âme n’est pas dans le même état que celle des spectateurs qui doivent les écouter ; il faut un certain état de froideur pour bien rire du ridicule, et moi au contraire j’attache un sentiment de bonheur à la bonté de ces traits.

Ou bien je suis dans un état d’éréthisme pour la gloire qui m’empêche de sentir rien autre. Voilà comment à force de bander je rate ma maîtresse.

*

La société des gens passionnés n’est jamais agréable, elle est adorable ou insupportable. Adorable si vous partagez

  1. 25 germinal XIII [15 avril 1805]