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Page:Stendhal - Pensées, II, 1931, éd. Martineau.djvu/59

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pensées

jolie comédie, que sa femme après guérison a revue et corrigée.

(Il y a en effet là une jolie petite comédie dans le genre délicat. Un mari fort riche a une femme qui n’ayant point de passions s’ennuie et fait des folies, il ne peut l’intéresser par sa fortune, il s’en fait aimer, premier acte. Il l’inquiète en se feignant malade, elle se corrige. Deuxième acte.) (Sophie.)

*

« … Je croyais que cette vie errante m’aurait préservé des traits acérés du dieu malin ; mais les diligences, ô mon ami, les diligences sont pour le sage de dangereux écueils. » (Sophie, 213.)

Voilà une apostrophe très ridicule. Pourquoi ?

*

h. En fait de style, bien réellement, et sans phrase de journal, la forme fait partie de la chose ; une transposition de mots montre l’objet d’un autre côté. Pour les sentiments, le rythme les montre. Le rythme doit donc entrer dans un ouvrage en proportion des sentiments qui y sont.

Cela n’est vu que par les gens de génie. Un livre philosophique où l’auteur peint ses sentiments, mais où il ne les peint que par le rythme, et sans les exprimer, ce qui,