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Page:Stendhal - Pensées, II, 1931, éd. Martineau.djvu/87

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pensées

l’approuvent. Les autres lui donnent le nom de bassesse et d’abjection.

Il arrive quelquefois qu’un homme qui a bonne opinion de lui-même et avec fondement, peut toutefois en conséquence de la témérité que cette passion lui inspire découvrir en lui quelque faiblesse ou défaut dont le souvenir l’abat, et ce sentiment se nomme honte.

Cette passion est un signe de faiblesse, ce qui est un déshonneur ; elle peut être aussi un signe de science, ce qui est honorable (voir cela).

Elle se manifeste par la rougeur qui se montre moins facilement dans les personnes qui ont la conscience de leurs propres défauts parce qu’elles se trahissent d’autant moins sur les faiblesses qu’elles se reconnaissent[1].

*

Beau trait de Molière menacé d’un pistolet par la Raisin, conformément à cette vérité.

L’intrepidezza avvilisce gli animi trasportati.

  1. Nous passons ici quelques définitions de sentiments ou de passions d’après Hobbes et qui se retrouvent mots pour mots dans d’autres manuscrits. Ces définitions ont du reste été biffées par Beyle d’un trait de crayon. N. D. L. É.