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Page:Stendhal - Pensées et Impressions, 1905, éd. Bertaut.djvu/33

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IMPRESSIONS


La seule chose que je voie à blâmer dans la pudeur, c’est de conduire à l’habitude de mentir ; c’est le seul avantage que les femmes faciles aient sur les femmes tendres.

L’empire de la pudeur est tel qu’une femme tendre arrive à se trahir envers son amant plutôt par des faits que par des paroles.

La pudeur des femmes en Angleterre, c’est l’orgueil de leur mari.

Ce qui avilit les femmes galantes, c’est l’idée qu’elles ont et qu’on a qu’elles commettent une grande faute.

En France, les filles peuvent donner à beaucoup d’hommes autant de bonheur que les femmes honnêtes, c’est-à-dire du bonheur sans amour, et il y a toujours une chose qu’un Français respecte plus que sa maîtresse : c’est sa vanité.