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Page:Stendhal - Rome, Naples et Florence, III, 1927, éd. Martineau.djvu/124

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de madame la comtesse Perticari ! C’est la fille du célèbre Monti ; elle sait le latin mieux que moi.


Rovigo, 4 juin. — Enfin je suis hors des États du pape. À Bologne, le caractère ferme des habitants fait qu’ils ne sont pas tout à fait à la merci de leurs laquais et des prêtres. D’ailleurs, le cardinal Lante est un homme d’esprit qui prétend qu’il ne sait jamais rien de tout ce qu’il apprend par les confessions. Un de ses prélats me disait : « L’individu le plus éclairé n’est pas toujours le plus heureux ; il n’en est pas de même d’une nation dont presque tout le malheur vient de semer dans ses citoyens des désirs contradictoires. » M. Voyer d’Argenson n’eût pas mieux dit[1].

  1. Comme, de dix pages qu’on lit en 1817, ailleurs qu’en France, cinq sont composées par des écrivains vendus, trois par des gens qui aspirent aux places ou aux croix, et près de deux par des gens qui ont des ménagements à garder, les curieux doivent rechercher tous les écrits d’opposition, même ceux que leur exagération condamnerait à l’oubli si les délits de la presse étaient soumis au jury. Il fallait toutes ces phrases pour que je pusse conseiller le livre de M. Gorani sur l’Italie, 8 vol., 1798. À Londres, tous les jeudis, il y a conseil d’avocats chez M. Murray, pour savoir ce qu’on peut imprimer.