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Page:Stendhal - Rome, Naples et Florence, III, 1927, éd. Martineau.djvu/171

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précurseurs de madame Catalani, et Pacchiarotti, le dernier des Romains.

Mayer eût pu trouver un sort plus brillant, mais la reconnaissance l’attache à ce pays. Né en Bavière, le hasard l’amena à Bergame, et le chanoine comte Scotti l’envoya au conservatoire de Naples, et l’y soutint plusieurs années ; dans la suite, on lui offrit la chapelle de Bergame, et quoiqu’elle ne soit que de douze ou quinze cents francs, les offres les plus brillantes n’ont pu l’attirer ailleurs. Je lui ai ouï dire à Naples, où il a fait la cantate de Saint-Charles, qu’il ne voulait plus voyager ; en ce cas, il ne composera plus. Il faut toujours en Italie que le compositeur vienne sur les lieux étudier la voix de ses chanteurs et écrire son opéra. Il y a quelques années que l’administration de la Scala offrit dix mille francs à Paisiello ; il répondit qu’à quatre-vingts ans l’on ne courait plus les champs ; et qu’il enverrait sa musique. On le remercia.

Mayer, comme on voit, est dû à la générosité d’un amateur riche ; il en est de même de Canova, il en est de même de Monti. Le père de Monti ne lui envoyant plus d’argent, il allait quitter Rome en pleurant ; il avait déjà arrêté son vetturino. L’avant-veille, il lit par hasard quelques vers à l’académie des Arcades. Le prince