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Page:Stendhal - Rome, Naples et Florence, III, 1927, éd. Martineau.djvu/48

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31 mars. — D’ordinaire, l’on entend de la musique sublime mal chantée. L’Evelina est une anecdote d’Ossian, revêtue d’une musique imitée de Rossini (par Coccia) et assez commune, mais si divinement chantée qu’elle atteint aux plus grands effets que puisse produire cet art.

Esther Monbelli est la fille du roi d’une des îles d’Écosse. Il la marie au chef d’une île voisine, guerrier sanguinaire et puissant, et lui ordonne d’oublier le jeune Sivar. Anna Monbelli, qui fait le jeune amant, débarque, il est surpris par son rival et condamné à mort ; les amants ont une entrevue. Anna Monbelli chante à sa sœur :

Non è vero, mio ben, ch’io mora
S’ io rivivo in te.

Ce sont les mouvements les plus beaux et les plus tendres d’une âme généreuse qui va à la mort, peints avec une fidélité, et je dirais même une clarté dont je n’avais pas d’idée : cela seul vaut le voyage en Italie. — Je ne sais comment peindre la sensation de bonheur vive et profonde dont j’ai été pénétré.

    partager les maladies qu’il observe ? Si le hasard lui fait rencontrer des jacobins, l’accusera-t-on de penser comme Marat, parce qu’il dit : « Là il y a des jacobins » ?