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Page:Stendhal - Vies de Haydn, de Mozart et de Métastase, 1928, éd. Martineau.djvu/145

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la plus élégante. Haydn ne vit le grand monde que dans sa vieillesse, pendant ses voyages à Londres.

Son génie le portait naturellement à employer ses instruments à faire naître le rire. Souvent aux répétitions il donnait aux musiciens ses camarades de petites pièces de ce genre, qui jusqu’ici est bien borné. Vous me pardonnerez donc de vous faire part de ma petite érudition comique.

La plus ancienne des plaisanteries musicales que je connaisse est celle de Mérula[1], un des plus profonds contre-pointistes d’une époque où le chant n’avait pas encore pénétré dans la musique. Il imagina une fugue représentant des écoliers qui récitent devant leur pédagogue le pronom latin qui, quæ, quod, qu’ils ne savent pas bien. La confusion, les embrouillamini, les barbarismes des écoliers mêlés aux cris du pédagogue qui entre en fureur et leur distribue des férules, eurent les plus grands succès.

Benedetto Marcello, ce Vénitien si grave et si sublime dans son style sacré, le Pindare de la musique, est l’auteur de ce morceau connu intitulé le Capricio, où il se moque des castrats, qu’il détestait cordialement.

Deux basses-tailles et deux ténors com-

  1. Il florissait vers 1630.