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Page:Stendhal - Vies de Haydn, de Mozart et de Métastase, 1928, éd. Martineau.djvu/234

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la commençât à l’Opéra, la machine infernale du 3 nivôse éclata dans la rue Saint-Nicaise.

Il y a deux traductions italiennes : la première, qui est ridicule, a été imprimée sous la partition de Paris ; la seconde fut dirigée par Haydn et par le baron de Van Swieten : comme c’est la meilleure, elle n’a été imprimée que sous la petite partition pour le piano, publiée chez Artaria. L’auteur, M. Carpani, est homme d’esprit, et de plus excellent connaisseur en musique. Cette traduction fut exécutée sous la direction de Haydn et de Carpani, chez un de ces hommes rares qui manquent à la splendeur de la France, chez M. le prince Lobkowitz, qui consacre une grande existence et une immense fortune à jouir des arts et à les protéger.

Remarquez que cette musique, qui est toute harmonie, ne peut être jugée qu’autant que cette harmonie est complète. Une douzaine de chanteurs et d’instruments réunis autour d’un piano, si bons qu’on veuille les supposer, n’en donneraient qu’une idée imparfaite, tandis qu’une belle voix et un accompagnateur médiocre peuvent faire jouir du Stabat de Pergolèse. Il faut à cet ouvrage de Haydn vingt-quatre chanteurs, et soixante instruments au moins. La France, l’Italie, l’Angleterre,