Le prince Lichtenstein voulut avoir l’ancien perroquet de notre compositeur. On racontait des merveilles de cet oiseau : quand il était moins vieux, il chantait, disait-on, et parlait plusieurs langues. On voulait qu’il fut élève de son maître. L’étonnement du maréchal héritier, quand il vit que le perroquet était payé quatorze cents florins, divertit toute l’assemblée assistant à la vente. Je ne sais qui a acheté sa montre. L’amiral Nelson, passant par Vienne, l’alla voir, lui demanda en cadeau une des plumes dont il se servait, et en échange le pria d’accepter la montre qu’il avait portée dans tant de combats.
Haydn avait fait son épitaphe :
Veni, scripsi, vixi.
Il ne laisse pas de postérité.
On peut considérer comme ses élèves Cherubini, Pleyel, Neukomm et Weigl[1].
- ↑ Il y a plusieurs biographies de Haydn. Je crois, comme de juste, la mienne la plus exacte. Je fais grâce au lecteur
des bonnes raisons sur lesquelles je me fonde. Si cependant
quelque homme instruit attaquait les faits avancés par
moi, je défendrais leur véracité. Quant à la manière de
sentir la musique, tout homme en a une à lui, ou n’en a
pas du tout. Au reste, il n’y a peut-être pas une seule phrase
dans cette brochure qui ne soit traduite de quelque ouvrage
étranger. On ne peut pas tirer grande vanité de quelques
lignes de réflexions sur les beaux-arts. On est fort,
dans notre siècle, pour enseigner aux autres comment il
faut faire. Dans des temps plus heureux, on faisait soi-même ; et il faut avouer que c’était une manière plus directe
de prouver qu’on connaissait les vrais principes :
Optumus quisque facere, quàm dicere, sua ab aliis benefacta laudari, quàm ipse aliorum narrare malebat. (Salluste, Catilina.)
L’auteur a fait ce qu’il a pu pour ôter les répétitions qui étaient sans nombre dans les lettres originales, écrites à un homme fait pour être supérieur dans les beaux-arts, mais qui venait seulement de s’apercevoir qu’il aimait la musique.