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Page:Stendhal - Vies de Haydn, de Mozart et de Métastase, 1928, éd. Martineau.djvu/94

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la mélancolie, jamais. Haydn n’a pu être vraiment triste que deux ou trois fois en sa vie, dans un verset de son Stabat Mater, et dans deux adagio des Sept paroles.

Et voilà pourquoi il n’a pu exceller dans la musique dramatique. Sans mélancolie, point de musique passionnée : c’est ce qui fait que le peuple français, vif, vain, léger, exprimant bien vite tous ses sentiments, quelquefois ennuyé, mais jamais mélancolique, n’aura jamais de musique.

Puisque nous sommes sur cet article, et que je vous vois déjà faire la mine, voici ma pensée tout entière : je vais employer exprès les images les plus triviales et les plus claires ; j’invite tous mes confrères, les faiseurs de paradoxes, à se servir de la même méthode.