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Page:Stendhal - Voyage dans le midi de la France, 1930.djvu/20

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JOURNAL
DE MON VOYAGE


Angoulême, le samedi [10 mars 1838][1], à 4 heures.

Sourcils admirables des femmes d’Angoulême. C’est vraiment l’arc d’ébène dont parlent les Mille et une Nuits.

La ville est située, comme Pérouse en Italie, comme Rieti, sur le sommet d’une colline en pain de sucre, de façon que, de l’extrémité occidentale de la promenade composée d’assez beaux arbres, la vue plonge sur une belle vallée et remonte ensuite jusqu’aux jolies collines placées en amphithéâtre de l’autre côté de la vallée et parallèles, ce me semble, à celle sur laquelle Angoulême est restée.

C’est une de ces villes qui ne sont point descendues dans la plaine, quand la peur d’être saccagées tous les dix ans n’a plus

  1. Messieurs de la police, ici, rien de politique. J’étudie : les vins, le cocuage, et les églises gothiques ou romanes. L’auteur a 35 ans et voyage pour les affaires de son commerce ; il est marchand de fer.