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Page:Stendhal - Voyage dans le midi de la France, 1930.djvu/83

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de la cheminée sont en partie éclipsées par la vapeur qu’on laisse échapper et ressemblent à des nébuleuses. Quelques-unes de ces flammèches vont assez loin.

Un ou deux des soldats qui sont aux secondes pénètrent aux premières et chantonnent avec aisance en se dandinant avec grâce comme fait Elleviou. Le sentiment de braver, éminemment français, les amuse.

— Lundi 26 mars.

Le lendemain matin, le pauvre jeune homme m’apprend que j’ai choisi la plus mauvaise place sur les coussins. Le conducteur flamand s’était emparé de la meilleure et lui, le joli jeune homme, avait pris la seconde. Ces choses-là m’arrivent toujours. Je suivais dans la sphère des possibles ou plutôt des impossibles, des idées romanesques. Ce mouvement égal de la barque, cette soirée tranquille, ce ciel resplendissant d’étoiles me jetaient dans des idées bien éloignées de la bonne place sur les coussins. S’il y avait eu beaucoup de monde sur le bateau, j’aurais marqué ma place en entrant ; il eût fallu songer à la garder en descendant de bonne heure pour déjouer les empiètements vul-