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Page:Stern - Mes souvenirs, 1880.djvu/236

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trousseau. Le jour de la signature du contrat, on commence à respirer. Les parents de la demoiselle donnent une grande soirée, dont l’intérêt majeur consiste dans l’exhibition des présents.

La corbeille en satin blanc, qui renfermait jadis les joyaux de la mariée, n’est plus de mode. On l’a remplacée par un meuble de fantaisie élégant et utile. Ce meuble est tout chargé de pierreries : colliers, bracelets, agrafes , perles, diamants substitués. Des couronnes, des bouquets de fleurs artificielles en marquent le centre. De longues écharpes en dentelles, de riches tissus brochés d’or et d’argent, des châles de l’Inde, des plumes d’autruche, des fourrures de martre ou d’hermine retombent autour ; c’est un somptueux autel à la vanité conjugale. Le trousseau, moins éclatant, est de la part des femmes l’objet d’un examen plus sérieux. Les robes, les peignoirs brodés garnis de dentelles sont suspendus dans un bel ordre par des rubans roses ou bleus le long des murs ; au-devant et au-dessous, ornés de pompons, les mouchoirs, les jupes de fine batiste, les bas, les bonnets du matin et jusqu’aux chemises de jour et de nuit, disposés avec art, s’étalent douzaine par douzaine. C’est là que s’exerce la critique des matrones. Il y a trop de ceci, trop peu de cela. On a eu tort de prendre chez telle marchande de modes ; on aurait dû aller chez telle autre, chez mademoiselle Minette, chez Herbault, etc.