Aller au contenu

Page:Stern - Mes souvenirs, 1880.djvu/369

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

moignant qu’indirectement, en nuances, l’attrait qu’on m’inspire, je suis, à tout prendre, précisément le contraire de la femme du monde, telle qu’on la veut.

Le protectorat de l’homme illustre n’a jamais non plus aidé mon insuffisance. Incapable des sacrifices et des complaisances par lesquels ce protectorat s’achète, je n’aurais pas été sensible aux avantages qu’il procure. J’avais pour cela trop de fierté ou trop peu de vanité.

« Il ne vous manque plus que le grand homme », me disait un jour, en souriant, un ami qui me parlait avec bienveillance des agréments de mon cercle intime. « Il me manquera toujours, » lui dis-je, et je disais bien. Le grand homme des salons n’est pas mon idéal : ou plutôt : je ne suis pas l’idéal de ce grand homme.