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Page:Stern - Mes souvenirs, 1880.djvu/417

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J


(Page 144)



Je trouve dans un petit volume d’Henri Estienne, publié en 1574, de très-curieux détails sur la foire de Francfort. L’auteur célèbre avec enthousiasme la grandeur et la variété de son marché, telles que « tous les autres marchés du monde y sont en quelque sorte contenus. Il vante l’affabilité des citoyens envers les étrangers, la vigilance, la sollicitude paternelle, qu’il appelle la philoxénie, des magistrats. Sur ce point , il égale la cité de Francfort à la cité d’Athènes. Il énumère complaisamment l’abondance des repas que l’on y sert aux hôtes, les vins du Rhin qui les égayent, les aromates, les jambons de Westphalie « quæ falso Moguntinenses a nostratibus appellantur. » Il assure le lecteur que la foire de Francfort lui offrira « une foule de produits auxquels il n’a jamais songé et dont il n’a jamais entendu parler », produits fabriqués en des merveilles de l’art du potier, des vases d’or et d’argent plus artistement ciselés que n’en eurent jamais Corinthe, Samos ou Naxos. Les ouvrages de sculpture et de peinture qu’il y voit exposés lui semblent « un concours entre les