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Page:Stern - Mes souvenirs, 1880.djvu/91

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VI


Retour au Mortier. — Les Vendéens. — Les ultras. — Le prince de la Trémoïlle. — La chasse. — Mylord et Figaro. — La pêche aux écrivisses. — La chienne sauvage. — Le petit colporteur. — L’amitié parfaite. 



Quand, au commencement de l’été — 1816, — nous rentrâmes en France, quand j’embrassai mon père, j’en eus une joie si vive et si parfaite que j’oubliai en un instant toutes mes peines. Avec lui, au Mortier, ma vie recommença, libre et heureuse, dans un cercle d’occupations et de plaisirs qui allait s’agrandissant à mesure que moi-même je grandissais.

Plus souvent et plus longtemps au salon, dans la familiarité des amis de mon père, j’appris ce qui s’était passé en notre absence et j’entendis des entretiens qui jetèrent dans mon esprit de premières et vagues lueurs de guerre et de politique.