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Page:Sterne - Œuvres complètes, t3-4, 1803, Bastien.djvu/214

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bouffer, s’étoit insensiblement emparé de lui, et, de bouffées en bouffées, l’avoit engagé dans la plus grande chaleur de l’attaque. — Ce fut en ce moment que mon oncle Tobie le rejoignit.

Il fut heureux pour mon père que mon oncle Tobie n’eût pas à faire son testament ce jour-là.



CHAPITRE LXXII.

Il n’y tient pas.


Mon oncle Tobie prit la pipe d’ivoire des mains du caporal ; — il la regarda pendant une demi-minute, et la lui rendit.

Moins de deux minutes après, mon oncle Tobie reprit la pipe du caporal ; — il la porta jusqu’à moitié chemin de sa bouche : — mais bien vîte il la lui rendit encore.

Le caporal redoubla l’attaque : — mon oncle Tobie sourit ; — puis il prit un air grave : — il sourit encore un moment ; — puis il reprit l’air sérieux, et le garda. — « Donne-moi la pipe d’ivoire, Trim, dit mon oncle Tobie. » — Il la porta à ses lèvres, et la retira sur-le-champ. — Il jeta un coup-d’œil par-dessus la haie d’ifs. — Jamais pipe