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Page:Sterne - Œuvres complètes, t3-4, 1803, Bastien.djvu/251

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par le genre de nourriture de l’espèce de gens qui y demeurent.

Au reste, un voyageur peut l’aller visiter pour se satisfaire.

Mais il ne faut pas qu’il oublie la tour du guet ; elle mérite d’être vue. On l’appelle ainsi à cause de sa destination ; parce qu’en temps de guerre elle sert à découvrir les ennemis, qui pourroient s’approcher de la place du côté de terre, ou du côté de mer, et à en donner avis. — Mais elle est d’une hauteur si prodigieuse, et attire vos regards si continuellement, que l’on ne peut s’empêcher d’y faire attention malgré soi.

Je fus très-fâché de ne pouvoir obtenir la permission de visiter les fortifications, qui sont les plus fortes du monde, et qui, depuis qu’elles ont été commencées jusqu’à nos jours, c’est-à dire, depuis Philippe de France, comte de Boulogne, jusqu’au moment ou j’en parle, ont coûté (suivant le calcul d’un ingénieur Gascon) plus de cent millions de livres. — Il est à remarquer que c’est à la tête de Graveline, du côté où la ville est naturellement la plus foible, qu’on a dépensé le plus d’argent ; tellement que les ouvrages extérieurs s’étendent beaucoup dans la campagne, et occupent un grand terrein.