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Page:Sterne - Œuvres complètes, t3-4, 1803, Bastien.djvu/314

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L’une, c’est que cela pourroit faire renchérir les chevaux de chasse en Angleterre. —

L’autre, c’est qu’il n’y a pas un mot de vrai. Continuons. —

À l’égard de Sens, on peut l’expédier en un seul mot : C’est un siége archiépiscopal.

Quant à Joigny, je crois que le moins que l’on puisse en dire est le mieux.

Mais pour Auxerre ! — je pourrois en parler jusqu’à demain. Je n’en finirois pas si je voulois. — Lorsque je fis mon grand tour de l’Europe, sous la conduite de mon père, qui ne voulut s’en fier qu’à lui-même pour m’accompagner, et qui se fit suivre de mon oncle Tobie, de Trim et d’Obadiah, et de presque toute la famille, excepté de ma mère ; — nous nous arrêtâmes à Auxerre deux jours entiers. — « Mais, monsieur, pourquoi madame votre mère ne fut-elle pas du voyage ? — Monsieur, c’est qu’elle avoit entrepris de tricoter pour mon père un grand pantalon de laine grise, et qu’elle avoit à cœur d’achever sa tâche. » —

Mon père qui faisoit la sienne de tirer parti des choses les plus ingrates, et qui trouvoit partout à faire son profit, m’en a laissé de reste à dire sur Auxerre. — Dans tous ses voyages, mais principalement dans