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Page:Sterne - Œuvres complètes, t3-4, 1803, Bastien.djvu/316

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— « Frère Tobie, dit mon père, voulez-vous, en attendant le dîner, que nous allions voir ces messieurs dont monsieur Séguier a parlé avec tant d’éloge ? — J’irai voir qui vous voudrez, dit mon oncle Tobie, dont la complaisance étoit inépuisable. — Mais ces messieurs sont des momies, reprit mon père. — Est-il nécessaire de se raser, dit mon oncle Tobie ? — Non, parbleu ! frère, s’écria mon père, — au contraire, une longue barbe nous donnera un air de famille tout-à-fait convenable. — » Là-dessus nous nous mîmes en marche, mon oncle Tobie, appuyé sur le caporal, et formant l’arrière garde, et nous nous acheminâmes vers l’abbaye de S.-Germain.

— « Tout ce que nous voyons, dit mon père au sacristain, qui étoit un jeune frère de l’ordre de St.-Benoît, est vraiment très-beau, et très-riche, et très-magnifique. — Mais ce n’est pas là le but de notre curiosité. Nous voudrions voir ces corps desquels monsieur Séguier a donné au public une description si exacte. »

Le moine s’inclina, et prenant dans la sacristie une torche consacrée à cet usage, il nous conduisit au tombeau de St.-Héréhald.

— « Voici, dit le sacristain, en posant la