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Page:Sterne - Œuvres complètes, t3-4, 1803, Bastien.djvu/325

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riche en restes précieux de l’antiquité, — et ne pouvoir la visiter, — en être empêché par quelque cause que ce soit, c’est déjà une vexation ; mais en être empêché par une vexation, c’est ce que tout philosophe appellera à bon droit : vexation sur vexation.

J’avois pris mes deux tasses de café au lait, (ce qui, par parenthèse, est excellent pour la consomption ; mais il faut que le café et le lait aient bouilli ensemble, — autrement ce n’est que du café et du lait.) — Il étoit huit heures du matin, le bateau ne partoit qu’à midi, et j’avois le temps de voir et de connoître Lyon, assez pour en fatiguer à mon retour les oreilles de tous les amis que je puis avoir dans le monde. —

— « J’irai d’abord à la cathédrale, dis-je, en regardant ma liste, et je verrai le mécanisme merveilleux de la fameuse horloge de Lippius de Bâle. » —

Il faut que j’avoue ici mon ignorance. De toutes les choses du monde, (desquelles il y a fort peu que je comprenne) celle que je comprends le moins, c’est la mécanique, — Mon esprit, mon goût, mon imagination, tout s’y refuse : et mon cerveau est si entièrement bouché pour tout ce qui y a rapport, que je déclare solemnellement que