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Page:Sterne - Œuvres complètes, t3-4, 1803, Bastien.djvu/346

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— Ici je laisse trois lignes en blanc, pour que le lecteur puisse y placer le jurement qui lui est le plus familier. Quant à moi, je pense que s’il m’est jamais échappé un jurement bien complet, bien marqué, ce fut en cette occasion. « ********* ! m’écriai-je, ainsi donc, mes remarques si pleines d’esprit, et qui valoient quatre cents guinées ! j’ai été les vendre à un sellier pour quatre louis d’or ! — et, par le ciel ! je lui ai donné par-dessus le marché une chaise qui en valoit six ! — encore si c’eût été quelque libraire célèbre, qui, en quittant son commerce, eût eu besoin d’une chaise de poste, ou qui, en le commençant, eût eu besoin de mes remarques, j’y aurois moins de regrets. — Mais un sellier ! François, m’écriai je, mène-moi chez lui tout-à-l’heure. » François mit son chapeau, et marcha devant moi. J’ôtai mon chapeau en passant devant le commis, et je suivis François.