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Page:Sterne - Œuvres complètes, t3-4, 1803, Bastien.djvu/375

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Une fille d’Ève… ; car telle étoit la veuve Wadman, et tout ce que je compte dire de son caractère, c’est qu’elle étoit :


Femme dans toute l’étendue du mot. —


Une fille d’Ève eût été mieux placée à cinquante lieues de-là, chaudement étendue dans son lit, jouant avec l’étui de son couteau, jouant même avec toute autre chose, — que les yeux témoins et l’esprit occupé d’un homme logé, meublé, et défrayé par elle.

Partout ailleurs ce n’est rien. — Une femme (hors de chez elle) peut, physiquement parlant, regarder un homme au grand jour, et même le voir sous un plus grand jour qu’un autre. — Mais ici, sous quelque jour qu’elle le vît, elle ne pouvoit s’empêcher de mêler à son idée quelque chose de sa propre chevance, de le confondre pour ainsi dire avec son bien, — jusqu’à ce que, par des actes réitérés de cette dangereuse combinaison, elle le comprît tout-à-fait dans son inventaire.

Et alors gare la sagesse.

— Mais ceci n’est pas la matière d’un système : je l’ai déclaré d’avance. — Ni d’un bréviaire ; car je ne me mêle du credo de