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Page:Sterne - Œuvres complètes, t3-4, 1803, Bastien.djvu/382

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et de la terre de Feu à tous les diables. — Bref, il n’y a pas un recoin en enfer où je ne place ma déesse, et où je ne la loge. —

Mais comme le cœur est foible, et que les marées de nos passions montent et descendent dix fois par minute, — je ramène bien vite ma divinité ; et comme je suis extrême en tout, je la place au beau milieu de la voie lactée.

— « Ô la plus brillante des étoiles, — répands, répands ton influence… »

Maudite soit l’étoile et son influence ! par tout ce qui est hérissé et en guenilles, m’écriai-je, en ôtant mon bonnet fourré, et le regardant d’un air de colère, — je ne donnerois pas six sous pour en avoir douze de cette espèce ! —

Mais c’est pourtant un excellent bonnet, dis-je, en le mettant sur ma tête et l’enfonçant jusqu’aux oreilles ; — il est bien chaud, bien doux, — surtout si vous couchez le poil avec la main. —

Eh ! que m’importe, répliquai-je, en suis-je moins malheureux ? — Ici ma philosophie m’abandonne encore.

Non, je ne toucherai jamais à ce pâté, (je change encore de métaphore) ni à la croûte, ni à la mie, — ni au-dedans, ni au-dehors,