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Page:Sterne - Œuvres complètes, t3-4, 1803, Bastien.djvu/409

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cours, — à quelle distance il est navigable, — où il est guéable, où il ne l’est pas. — Il faut que le sol de chaque vallée lui soit aussi connu qu’au laboureur qui la cultive, et qu’il soit en état, si le cas le requiert, de donner un plan exact de toutes les plaines et défilés, des forts, des collines, des bois et des marais, à travers lesquels son armée doit marcher. — Il faut enfin qu’il connoisse leurs produits, leurs plantes, leurs minéraux, leurs eaux thermales, leurs animaux, leurs saisons, leurs climats, leurs degrés de froid et de chaud, leurs habitans, leurs coutumes, leurs langages, leur politique, et même leur religion. — Autrement, caporal, continua mon oncle Tobie, se levant dans la guérite, et commençant à s’échauffer à cet endroit de son discours, — concevroit-on comment Malborough a pu faire marcher son armée, des bords de la Meuse à Belbourg, de Belbourg à Kerpenord, — (Il fut impossible au caporal de rester assis plus long-temps) de Kerpenord, Trim, à Kalsaken, de Kalsaken à Newdorf, de Newdorf à Laudenbourg, de Laudenbourg à Mildenheim, de Mildenheim à Elchingen, d’Elchingen à Gingen, de Gingen à Belmerchoffen, de Belmerchoffen à Skellenbourg, — où il fondit sur les