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Page:Sterne - Œuvres complètes, t3-4, 1803, Bastien.djvu/453

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« et qui dépeuple le ciel, dit mon père. » —

« C’est la virginité, dit Slop d’un air triomphant, qui peuple le paradis. » —

« Propos de nonne, répliqua mon père. » —



CHAPITRE LXIII.

Chacun va se coucher.


Mon père, dans toutes ses disputes, avoit un genre d’escarmouche si tranchant, si aigre, si peu ménagé, — poussant à droite, sabrant à gauche, et tombant sur tout le monde indistinctement, — que s’il y avoit vingt personnes dans un cercle, en moins d’une demi-heure il étoit sûr de les avoir toutes contre lui ; ce qui ne contribuoit pas peu à le laisser ainsi sans alliés, c’est que s’il y avoit un poste tout-à-fait intenable, c’est-là qu’il alloit se jeter. — Mais il faut lui rendre justice. Une fois qu’il y étoit établi, il s’y défendoit si vaillamment, que tout brave et galant homme ne l’en voyoit chasser qu’avec peine.

Aussi Yorick en l’attaquant, ce qui lui arrivoit souvent, se gardoit bien d’employer toute sa force. —

Mais la remarque du docteur Slop sur les vierges, à la fin du dernier chapitre, avoit