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Page:Sterne - Œuvres complètes, t3-4, 1803, Bastien.djvu/455

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une condition, et qu’on s’y engage (à-peu-près, diroit mon frère Tobie, comme dans un régiment). — Or, dès qu’un homme est aggrégé à un corps, soit qu’il aime le service ou non, il se comporte comme s’il l’aimoit, et cherche partout à se montrer homme de courage. »

Cette hypothèse, comme toutes celles de mon père, étoit assez plausible ; et mon oncle Tobie n’avoit qu’une seule objection à y faire. Trim se tenoit prêt à le seconder ; mais mon père n’avoit pas encore tiré sa conclusion.

« C’est pourquoi, continua mon père, reprenant sa supposition, quoique tout le monde sache que mistriss Wadman et mon frère Tobie se plaisent l’un à l’autre, et se conviennent réciproquement, — quoique je ne connoisse dans la nature aucun obstacle qui puisse empêcher les violons de jouer dès ce soir, — je répondrois que ce ne sera pas d’un an que leurs instrumens se mettront à l’unisson. » —

« Je crains que nous n’ayions mal pris nos mesures, dit mon oncle Tobie, en regardant Trim, comme pour lui demander son avis. » —

« Je gagerois, dit Trim, mon bonnet de housard. — (Son bonnet de housard, comme